Dans un entretien avec Tribune Sport Plus, le coach Ambroise Ambourouet se dit  »pertubé » par les tensions qui minent le milieu du basket-ball gabonais depuis plusieurs semaines, l’ancien basketteur est sortie de son silence habituelle réserve pour appeler la société gabonaise à réagir et à changer.  »Je suis attristé et frustré par des discours de division et des tensions inutiles qui semblent empirer ces derniers temps » a poursuivi double  »A ».

Propos recueillis par Fabrice Guitrie

Tribune Sport Plus : Coach Bonjour,

Tribune Sport Plus : Alarmée par les vives tensions qui secouent le basketball gabonais depuis l’épisode du Caire. Quel est votre point de vue sur cette situation désagréable à la fédération ?

Ambroise Ambourouet: Bonjour à vous, merci pour l’opportunité. Je suis Ambroise Ambourouet manager aux AS de l’Estuaire.

Mon point de vue est que la famille du basket-ball gabonais doit se remettre en question sur les causes réelles de cet échec. L’élection est derrière nous, aujourd’hui nous parlons du Vert, Jaune, Bleu. La fédération doit initier des concertations franches avec ses ligues, et prendre beaucoup plus en compte leurs feedback, car se sont elles qui sont au fait des réalités du terrain.

TSP: Selon vous la piètre prestations du Gabon au Caire aurait pu être évité ? Si oui comment ?

A. A: Bien évidemment! Il nous suffisait juste de ne pas prendre part à cette compétition, car les conditions n’étaient pas réunies. Lorsque l’on parle d’équipe nationale, on parle de la sélection des meilleurs joueurs du pays dans leur catégorie, choisis sur la base de critères de performances clairement établis sur une période précise. N’étant pas en mesure de respecter cette norme, pour des raisons diverses dont notamment le COVID19, nous ne devions pas nous engager. Je dirais même plus, nous ne devions pas exposer la Nation.

Plus haut je vous parlais de l’importance de prendre en compte les retours des ligues, car elles ont une meilleure de la réalité du terrain. Alors lorsqu’une ligue comme celle de l’Estuaire dit à la Fédération, via un courrier officiel suite à une sollicitation de cette dernière, qu’il n’existe pas de championnat féminin en dessous de la catégorie U18 à l’Estuaire, et qu’à ma connaissance, il n’existe de championnat U16 féminin nulle part au Gabon, sur quelle base la Fédération a-t-elle monté sa sélection nationale U16F? Ces vaillantes jeunes filles, ont joué leur premier véritable match officiel de 4×10 minutes aux normes FIBA, lors de cette compétition internationale. Est ce sérieux?

TSP: Dans un échange assez musclé vous avez carrément dit des mots avec fracas au président fédéral. Que se passe-t-il réellement ?

A.A: Il se passe tout simplement que lorsque les faits nous montrent que les choses ne vont pas dans le bon sens, que vous voyez que ceux qui doivent prendre des décisions importantes font dans la distraction, et font semblant d’écouter, il faut avoir le cran de leur dire ce qui est.

Vous ne pouvez pas prétendre engager des réflexions sur la formation au Gabon, sans concerter les coachs qui font effectivement dans la formation sous prétexte qu’il y’aurait près de 200 coachs dans le Gabon, ce qui d’ailleur est faux, et qu’on ne peut pas réunir tout le monde. Lorsque l’on parle de formation sur ces 5 dernières années, il n’y a peut-être même pas 10 coachs dans tout le Gabon en activité et à jour vis à vis de FIBA, qu’on puisse citer. Aucun d’entre eux n’a été convié à cette fameuse réflexion.

Tant que le bureau de la fédération sera dans son optique de déployer son agenda et fera semblant d’écouter les gens, il échouera et son mandat sera pire que celui de son prédecesseur. Il n’a écouté personne au sujet de l’engagement des U16 à la compétition du Caire, et c’est toute la nation qui a été ridicule. Maintenant il se lance dans son projet de centre fédéral, qui se profile déjà à l’horizon comme un éléphant blanc, car notre réalité sur le terrain ne permet pas encore de développer ce type de projet.

TSP: Est-ce vrai que les 4/5 des coachs sont exclus ou du moins pas consulter par la nouvelle équipe de la Fégabab ?

Au dela du fait de ne pas être consulté de manière officielle, les rares qui sont approchés ne sont pas écouté sincèrement. Tout simplement parce-que les avis donnés en majeur partie ne cadre pas avec l’idée arrêtée que le bureau actuel a à l’esprit sans connaitre la réalité du terrain.

TSP: L’heure, vous aimeriez voir quoi changer ?

Le rapport conflictuel permanent entre la fédération et la Ligue de Basketball de l’Estuaire. Vous direz peut être que je défends ma ligue, mais moi je dirai qu’il faut être réaliste. La fédération gagnerait plus à collaborer sincèrement avec cette Ligue qu’à la combattre surnoisement.

Les faits parlent d’eux mêmes, c’est l’une des ligues les mieux organisées, avec un volume de licenciés et d’activités au dessus des autres ligues. Certains dirigeants y sont depuis 2016, et qu’on le veuille ou pas, ils ont une connaissance du terrain et du contexte administratif qui leur permet de parler avec assurance d’un bon nombre de sujet. La fédération devrait se servir d’eux pour tirer les autres ligues vers le haut. C’est vraiment le basket qui gagnerait.

TSP: En même temps nous avons des informations si le Gabon avait reçu les sous pour le Cameroun, la fédération gabonaise de basketball était sur les traces de Jenny ancienne crack des AS de l’Estuaire. Est-ce vrai?

A. A: Il s’agit de bruit de couloir, aucune démarche n’a été faite à ce sujet, de ce que le bureau des ASE sait. Par conséquent je ne peux confirmer une telle information.

TSP: Le Ministère qui dit non pour le Cameroun en prenant pour prétexte des scores fleuves. Vos impressions.

A. A: Le Ministère nous a sauvé d’une autre débacle évidente. Il est vrai que conditionner la prestation des U16 à la participation des seniors dames peut être contestable sous un certain point de vue, mais dans le fond la decision est salutaire. Vous savez, en sport on ne triche pas. Vous ne pouvez pas engager une équipe féminine dont la moyenne d’âge est d’environ 38 ans et peut être même plus, et dont les filles sont inactives depuis 2 ans mínimum, dans une compétition avec des équipes dont l’ossature est consitituée de joueuses pro en majorité, et espérer ne pas être ridicule.

Il est vrai que la decision entrainera des sanctions de la part de FIBA, mais je pense que nous serons gagnant au change. Nous auront de quoi nous concentrer sur le basket en local, qui sombre chaque jour un peu plus dans l’agonie.

TSP: Peut-être un mot de fin?

A A: Pour conclure je dirai à l’ensemble de la famille du basketball gabonais, que nous avons un grand chantier à bâtir ensemble et que nous devons nous appliquer sur la base, car c’est de ça que dépendra la solidité de l’édifice que nous voulons batir.

Ensuite je dirai au bureau actuel, qu’il ne faudrait pas que l’excès de visibilité leur fasse perdre de vue les réels défis quotidiens qui sont les leurs. La mission première d’une fédération n’est pas de réhabiliter des terrains, mais de favoriser le jeu sur l’ensemble du territoire, organiser au niveau national des compétitions fédérales et Monter des équipes nationales compétitives avec des coachs compétents et en activité.

TSP: Coach merci.

Ambroise Ambourouet: C’est, merci à toute votre rédaction pour l’intérêt et l’aide pour le développement de notre discipline.