Après le fiasco du Kenya, par manque de compétition et conditions idoines de préparation par les structures représentatives de l’État, les footballeurs sourds muets gabonais depuis leur retour réclament leurs primes et le Ministère des sports chargé de la vie associative joue au sourd. C’est une situation floue qui ne contribue pas à l’apaisement du climat déjà délétère entre le département du ministre Franck Nguema et les regroupements sportifs.

A Libreville, un seul sujet est sur toutes les lèvres dans le milieu du sport pour handicapé toujours au second plan comme si c’était une autre espèce des êtres vivants: une affaire de primes que le Ministère des Sports devrait verser à l’équipe nationale gabonaise de football des sourds muets, les «Panthères», qui participaient à leur premier Championnat d’Afrique de la catégorie au Kenya. Le président Ibrahim Adjagbé et son staff depuis le retour du Kenya l’Administration Gabonaise sont baladés pour presque rien par le Ministère des Sports, l’ONDSC et la Direction Générale des Sports.

En fin de semaine dernière, l’entraîneur gabonais Walker Onanga avait brutalement jeté l’éponge, excédé par le problème des primes opposant le Ministère des sports aux joueurs. Avant de revenir sur sa décision, et de diriger son équipe face aux autorités. Le président de l’Association Gabonaise Omnisports pour Sourds Ibrahim Adjagbé est sous pression des athlètes qui estiment que l’argent est peut-être dans les poches de ce dernier.

D’après nos premières informations, le Ministère des sports demanderait à l’équipe des sourds muets d’aller prendre ses primes à l’Office National de Développement du Sport et la Culture (ONDSC). Ce que l’Office rejette catégoriquement en précisant qu’il revient désormais au Ministère qui est compétent de payer ladite allocation et d’ailleurs l’Administration de Joannick Ngomo connaît des soucis de trésorerie depuis un temps. Et ce même Ministère oriente vers la Direction Générale des Sports qui elle est stupéfaite.

L’un des soucis les plus urgents c’est donc le paiement de la dette de la délégation gabonaise pour son hébergement au Kenya dont un reliquat de 3.000.000 FCFA. Et cette affaire ne date pas d’hier les sportifs handicapés n’ont aucune considération de la part des autorités sportives du pays, c’est à peine s’ils existent dans les têtes de nos dirigeants.

Comme partout dans le pays, on glosse beaucoup à Libreville sur cette affaire de primes, si typique des nations africaines engagées en Coupe du monde et autres organisations. Comment peut-on laisser une équipe aller à un championnat d’Afrique sans avoir réglé les problèmes de primes. C’est honteux. Dans les autres pays africains, les joueurs handisport ont eu des maisons et des voitures en plus de primes plus élevées que nos joueurs. Et cette injustice envers le sport pour handicapé date de plusieurs années et personne ne dit rien. Il est donc normal que ces sportifs vénèrent avec la dernière énergie la deuxième institution de l’État toujours à leur écoute  »Mme Sylvia Bongo Ondimba ».

Pourtant nos joueurs ne demandent pas beaucoup. S’ils ont pu participer aux précédentes éditions, c’était grâce à la première dame Sylvia Bongo Ondimba. Ce qu’on peut faire sortir pour eux, ce n’est rien pour un pays dont les dirigeants s’achètent en Europe et en Occident des maisons qui coûtent bien plus que ça. Malheureusement nous au Gabon un pays bien spécial.

Depuis fin 2019, le Gabon est le théâtre d’une interminable crise de gouvernance politique qui pourrait faire voler en éclats ce qui donne encore à l’ancienne  »Suisse des Tropiques » l’apparence d’une nation.